Les Destinées d'Asher (Scaffolding)

Un film de Matan Yair

Les Destinées d'Asher (Scaffolding)

Un film de Matan Yair

Israël, Pologne - 2017 - 88 min

Dès l’école primaire, puis au collège et au lycée, Asher, 17 ans, a toujours été un fauteur de troubles impulsif. Il a du mal à se concentrer en classe, est sujet à des accès de colère et de violence. Il est toutefois également doté d’un grand charme et se montre extrêmement débrouillard. Son père, très strict, le considère comme son successeur naturel qui reprendra l’affaire familiale d’échafaudages, mais Asher trouve un autre modèle masculin en la personne de son professeur de littérature, Rami, et noue avec ce dernier une relation très particulière. Déchiré entre ces deux mondes, Asher se cherche une autre vie et une nouvelle identité. Une tragédie soudaine le soumet à une ultime épreuve qui forgera sa maturité.


17-year-old Asher has always been the impulsive troublemaker, from primary school, all through junior high and high school. It’s hard for him to concentrate in class, and he is compelled by a lot of rage and violence; yet he is also endowed with a considerable amount of charm and street wisdom. While his strict father sees him as a natural successor to the family’s scaffolding business, Asher finds a different masculine role model in his literature teacher Rami...

Avec
Asher Lax, Ami Smolarchik, Yaacov Cohen, Keren Berger, Naama Manor...

Sorti le 28 mars 2018

Sortie non communiquée

À propos des Destinées d'Asher

Le jeune Asher, ses claquettes aux pieds, est à la recherche de sa place dans le monde, mais son chemin pour la trouver ne ressemble à aucun autre. L'émotion au cinéma surgit souvent parce qu'il y a surprise, quelque chose d'insoupçonnable qui fait effraction, quelque chose qui peut être beau et inquiétant à la fois. En cela, il n'y a pas un cinéma réactionnaire et un cinéma moderne, il y a juste un cinéma du programme et un cinéma de la surprise. Quand Asher prend la parole, c'est toujours par effraction, une rupture qui interrompt le cours de l'histoire. Alors que son sujet est universel, Les Destinées d'Asher n'est que surprise.

Et la plus belle surprise est celle de Asher Lax. Matan Yair a découvert un acteur incroyable qui ne bouge comme aucun autre, qui à travers son personnage invente un rythme unique, éruptif, violent et finalement bouleversant. Le personnage interrompt chaque scène, détruit chaque programme et conduit ainsi le film dans des endroits insoupçonnables. Pourquoi agit-il ainsi ? Peut-être répond-t-il, comme il peut ou comme il veut, à l'environnement et à la violence qui traverse Israël. À travers ce corps, Les Destinées d'Asher nous montre en tout cas ce pays comme nous ne l'avons jamais vu.

Et puis Asher rencontre Rami, professeur de littérature. Les Destinées d'Asher nous offre alors une réflexion généreuse sur la pédagogie, sur ce que les autres, par leur parole, qui est aussi une attention, peuvent changer en nous. Et ainsi Asher apprend. Il apprend à se synchroniser aux autres, à leur parler, à être et vivre avec eux.

Patric Chiha

 - 

Cinéaste


Paroles de cinéastes

Les Destinées d'Asher

Il existe au moins deux façons de voir Les Destinées d'Asher, qui impliquent deux scénarios de spectateurs. 

La première consiste à suivre le conflit, superbement écrit, d'un adolescent tenté d'opposer l'apprentissage d'un professeur à l'amour d'un père, de préférer la connaissance à l'obéissance et, partant, le désir à la Loi. Par quelles bifurcations et quels accidents du temps s'invente une direction ; par quelles rencontres ; pour quel héritage ? C'est la question du film et c'est une vieille affaire du cinéma, l'une des plus belles, que celle de nous regarder au passé antérieur pour nous apprendre comment, nous aussi, autrement, nous avons appris à marcher. La seconde façon, non moins belle, consiste à se laisser éblouir par la naissance d'un acteur. Il a pour nom Asher Lax. Il ne sait pas « bien jouer », d'ailleurs il ne joue pas – ou à peine. Comme tous les grands acteurs – connus et inconnus – nous le suivons n'être rien que soi mais tout soi, et cela suffit. Nous le regardons faire dépendre la mise en scène – échelles, cadrages, recadrages, coupes, mouvements – de ses mouvements à lui. Ou pour être plus précis : de l'imprévisibilité de ses mouvements – impulsifs, délicats, violents, corps et âme. Une comète. Cela n'arrive pas tous les jours, et il faut reconnaître à Matan Yair d'avoir su se garder de tout surmoi d'auteur pour laisser à Asher Lax la place de s'inventer. Sa frugalité de cinéaste donne peut-être aux Destinées d'Asher des faux airs de petit film, mais il ne faut pas s'y tromper. C'est dans la rigueur d'une mise en scène tapie dans l'ombre de son acteur que Matan touche au but : marier la finesse aiguisée de son écriture à l'érotique aléatoire du plan.

Simon Lehingue

 - 

Programmateur


Jacques Tati Saint-Nazaire
Paroles de programmateurs
Vidéo
Vidéo
soutien

Recherche

Gestion des cookies

En poursuivant sur ce site vous acceptez l’utilisation de cookies, qui servent à vous proposer une meilleure expérience de navigation (vidéos, photos, cartes interactives).

Tout refuser